Le casting

Je visite régulièrement les blogs, et il y en a un qui m'amuse particulièrement, c'est le blog d'un certain Anpe, voilà quelqu'un qui recense tout un fatras de petites annonces, c'est absolument délirant. J'ai appris récemment qu'il avait pignon sur rue ! Il a ouvert une sorte de magasin assez austère, et ça à l'air de bien marcher cependant, parce qu'il y a toujours la queue. Bien que je n'aimasse point les lieux branchés, j'y suis pourtant aller la semaine dernière, porté par une irrépressible curiosité. Houlà, bonjour l'ambiance ! Niveau musique déjà, c'est pas très rock et en plus, ce jour là, tous les gens déambulaient en faisant la gueule, tenant des propos totalement incompréhensibles et usant de vocables dont le sens m'échappe : « Travail, tâche, emploi » c'est sûrement du vieux français. J'ai pourtant jeté un oeil sur les fameuses petites annonces de ce trublion d'Anpe. J'avoue ne pas avoir saisi l'humour de certaines d'entre elles, un peu trop d'avant-garde. Une seule a retenu mon attention : « Compagnie de théâtre cherche comédiens et comédiennes pour une adaptation théâtrale des « idiots » de Lars von trier, envoyez C.V pour casting ». Il me revint en mémoire ce souvenir exaltant lorsque, petit, j'avais joué devant mes camarades de classe écroulés de rire, une scène du malade imaginaire de Shakespeare. Fort de cette expérience et de ma grande culture théâtrale, je décidai, après m'être informé auprès de l'hôtesse d'accueil sur le sens du terme « C.V », de répondre à cet auguste invitation.

Mon kurikuleume vité.
Malheureusement, j’ai fait une tache en posant ma tasse de café, c’est dommage. Mais bon, la présentation ne compte pas trop quand on a un dossier en béton.

__________

Ma lettre de mautivassion.
Là c’est pas du café, c’est de la crème praliné. Le problème avec les lettres manuscrites, c’est qu’il n’y a pas de correcteur d’orthographe, c’est dommage. Mais bon, l’important c’est d’exprimer avec conviction sa mautivassion.

J’ai joint à ma lettre quelques photos illustrant divers sentiments. Evidemment, cela coûte très cher chez un photographe professionnel, alors je fis appel à Gertrude POCHARD, une amie photographe sans emploi fixe qui possède un appareil numérique. Elle l’a reçu en cadeau après avoir commandé trois paires de chaussettes et une casserole en inox sur le catalogue des trois suisses. J’ai pris la pause, me suis concentré longuement, et laissa libre court à mon talent naturel. Gertrude n’eut qu’a appuyé sur le bouton, la technique a fait le reste. Et comme Gertrude est totalement dénuée de talent, elle m’a fait un prix avantageux.

Je reconnais que le décor gâche un peu l’ensemble, c’est dommage.

Curieusement, je n’ai toujours pas reçu de réponse. Un jaloux aura-t-il détourné mon courrier ? Qui sait ? En tout cas, si vous avez besoin d’aide pour faire une lettre de mautivassion, un cévé, des photos, n’hésitez pas à me contacter. Allez, à bientôt.